Des larme au creux d'une tombe

"Autour de moi je vois de pauvre tombes grises
Étirer leur ombre dans le lointain
Sous le gazon que mes pas foulent
Gisent seuls, blottis, les morts silencieux-
Sous le gazon, sous cette glaise-
A jamais obscurs, froids à jamais
Et je ne puis retenir les larmes
Que des ans enfuis amasse la mémoire
Car le temps, la mort,l'humaine douleur
Font des blessure qui ne guériront plus-
Si je songe à la moitié du malheur 
Qu'ici-bas j'ai vue, connu et souffert
Jamais le ciel, si pur et béni soit-il
Ne pourra donner la paix à mon âme-
Doux lieu de lumière! tes clairs enfants
Sont étrangers à notre désespoir-
Ils n'ont senti , ni ne peuvent savoir
Qui hante chaque cellule mortelle
Quel hôtes ténébreux nous abritons-
Tourments et folie, larmes et péché!
Soit - qu'ils vivent donc dans l'extase 
Leur longue éternité de joie
Déplorant seulement qu'il nous faille mourir !
Qui pourra te consoler
Dans toute cette (absurde) misère?
Pour charmer un temps ns yeux avides
Tu souris,oh d'un si tendre sourire !
Mais qui sous ce doux rayonnement ne lit
Ta détresse profonde, indicible ?
Quand l'éclat de la vie se retire
Nous mêlons aux tiens nos derniers désirs ;
Nous luttons,nous cherchons à saisir 
D'un oeil brouillé ton visage chéri 
Notre séjour natal, nous ne voudrions 
Le quitter pour aucun monde outre-tombe
Laisse-nous reposer à jamais
D'une mutuelle immortalité."